Malgré le report – lié au contexte sanitaire – de la COP26 qui devait se dérouler dans les prochains jours à Glasgow en Ecosse, les questions d’énergie n’ont jamais été autant au cœur de l’actualité. La mobilisation est attendue de l’ensemble des acteurs, et en particulier des acteurs locaux. Qu’il s’agisse d’agir sur les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre qui y sont liées, ou sur la production d’énergie renouvelable, les collectivités locales ont un rôle prépondérant à jouer dans la transition. 

La définition et la mise en œuvre d’une politique énergétique sont fortement liées aux caractéristiques d’un territoire. Au-delà des potentialités d’un territoire à produire des énergies, de par ses ressources naturelles et ses caractéristiques géographiques (vent, pluviométrie, reliefs, ensoleillement, etc…), l’histoire du territoire, son profil socio-économique et son urbanisme conditionnent pour partie ses capacités à définir et mettre en œuvre une politique énergie-climat. 

L’agence d’urbanisme, désormais forte de 13 années d’existence et de missions diverses dans le champ de l’observation territoriale, de la planification, des projets urbains, de l’intégration des enjeux environnementaux dans l’aménagement du territoire ou encore des projets urbains, manipule quotidiennement des connaissances et des compétences utiles aux démarches de transition énergétique, démarches formalisées le plus souvent par l’élaboration des Plans Climat Air Energie Territoriaux (PCAET) des EPCI depuis 2015 et la LTEPCV (Loi relative à la Transition Energétique Pour la Croissance Verte). 

C’est ainsi que naturellement, elle s’est dotée d’un pôle spécifique et s’implique auprès de différents partenaires sur ces sujets d’actualité. 

En effet, comment cibler sa politique de rénovation sans connaître l’état du bâti sur son territoire (âge, performance énergétique, type de chauffage…) ? Comment lutter contre la précarité énergétique sans connaître spatialement les caractéristiques socio-économiques de sa population ? Comment valoriser les énergies locales et optimiser les réseaux d’énergies sans connaître les projets de construction ou de rénovation de logements, d’immeubles ou de quartiers ? Inversement, une politique de développement urbain ou d’aménagement doit prendre en compte les enjeux énergétiques territoriaux. Comment s’assurer que la ville de demain sera plus « vivable » sans se poser la question de son approvisionnement en énergie, du coût de cet approvisionnement et de son impact sur les habitants, de l’impact du territoire sur le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources ? Il apparaît clairement qu’énergie et urbanisme sont étroitement liés et que les politiques et les actions énergétiques et urbaines interagissent.

Concrètement, l’AURCA accompagne la Communauté de Communes Sud Roussillon depuis 2019 dans l’élaboration de son PCAET. Ce partenariat a permis le rapprochement de l’Agence avec de nombreux partenaires, notamment ENEDIS, GRDF, Bois Energie 66, le SYDEEL, ou encore Cat’ENR et le Pôle Energie de la DDTM. 

Elle participe au club Energie du réseau FNAU qui s’est réuni à plusieurs reprises et phosphore sur la mobilisation des données relatives à l’énergie ainsi qu’au déploiement de démarches spécifiques à la transition énergétique. 

Elle s’est rapprochée des acteurs institutionnels, d’une part en tissant des relations privilégiées de travail avec l’ADEME (Agence de la transition écologique) en région, d’autre part en participant aux clubs TOTEn (Territoires d’Occitanie pour la Transition Energétique) et TUTO (Territoires Unis pour la Transition énergétique d’Occitanie) organisés par l’AREC (Agence Régionale de l’Energie et du Climat), réservés aux collectivités locales. 

Elle échange avec les deux autres agences d’urbanisme de la région Occitanie dans le cadre du réseau Col’loc afin de mutualiser certaines réflexions, travaux ou approches méthodologiques (comme le recours aux images satellitaires pour cibler les potentiels îlots de chaleur urbain). 

En  février 2020, c’est une stagiaire de dernière année de l’école d’ingénieurs Sup’ENR qui a rejoint les rangs de l’équipe technique de l’agence afin de travailler finement sur l’évaluation du potentiel de production solaire et éolien du territoire de Corbières Salanque Méditerranée. 

Aujourd’hui, c’est une étudiante de l’UPVD qui est accueillie dans nos locaux pour mieux cerner la dynamique de déploiement des installations de production d’énergie photovoltaïque au sein des espaces agricoles. Ce stage se déroule dans le cadre du projet de recherche GELULE (Géopolitique de la lutte contre l’étalement urbain), projet piloté par le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) en partenariat avec l’UPVD. 

Enfin, l’AURCA a été associée aux groupes de travail mis en place par le Préfet suite à la tenue des Etats généraux des ENR organisés en novembre 2019 à Perpignan. Récemment, elle est intervenue sur la question de la territorialisation des objectifs de production des énergies renouvelables et la nécessaire articulation des politiques énergie-climat et aménagement du territoire. 

A l’heure où le législateur prévoit que les SCOT puissent désormais tenir lieu de PCAET (suite à l’ordonnance n° 2020-744 du 17 juin 2020 relative à la modernisation des schémas de cohérence territoriale), le rapprochement entre planification territoriale et planification énergétique semble consommé et l’agence d’urbanisme est opérationnelle pour accompagner ses membres dans ces deux domaines. 

Atelier de quantification des objectifs énergétiques organisé dans le cadre du PCAET de Sud Roussillon, Décembre 2019